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vendredi 20 novembre 2009

Interview Gerard Baste



Une innovation n'arrivant jamais seule, je m'occuperais désormais de vous fournir mes interviews sur le blog. Cette semaine, c'est à un grand monsieur que je m'adresse... Mesdames et Messieurs, Gérard Baste, le rappeur le plus rentre-dedans de sa génération ayant explosé la quasi intégralité des scènes du territoire avec ses acolytes du Svink, du Klub des 7 ou aux cotés de son camarade DJ Pone, est aujourd’hui « back in business » pour le plaisir des grands et des petits … « Entertainer » hors pair dont le flow incisif et la plume libertaire font le bonheur sans réserve d’aficionados toujours plus nombreux, il nous livre une interview qui sent bon la bière tiède et les petits fours.



Gérard Baste Ça fait quoi d’être le Gérard le plus cool de France ?
Ah ah ! Disons qu’il y a une hiérarchie de « coolitude » chez les Gérard français… Je suis au-dessus de Gérard Holtz qui fait pitié ou de Gérard Jugnot qui a perdu des points Bronzés depuis qu’il fait pleurer les beaufs dans « Les choristes » ou « Mr Batignolles »… Gérard Depardieu boit trop. Mais ça à la limite, on est au même niveau… Par contre il suffit de revoir « Le prix du danger » pour savoir que le plus cool, c’est Gérard Lanvin ! Enfin chez les jeunes, j’amène quand même de la sauce.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur le split de Svinkels en janvier ? C’est vraiment fini ?
Tu sais quand on fait le bilan, 10 ans ensemble, 450 concerts, 5 disques, c’est pas mal au final… Alors au bout d’un moment, il y a des trucs qui coincent et tu es moins souple que quand tu avais 20 piges. Moi je ne fais pas de la musique pour me prendre la tête et le plaisir doit être prédominant dans ce genre de boulot. Ça fait longtemps aussi que j’ai envie de faire un disque à moi, alors voilà c’est l’occasion !

Tu te produis en ce moment avec Dr Vince en live, savant mélange de tes rimes alcoolisée sur un set de bootlegs tous plus barges les uns que les autres, comment vous est venu l’idée de cette collaboration de l’extrême?
En fait au départ, on faisait pas mal de petites soirées DJ Pone et moi, genre il met du son et j’anime façon Zouk Love. Comme j’aimais bien faire ça, que Dr Vince fait plein de soirées, qu’il a été DJ pour Svink et qu’on a en commun une certaine ouverture d’esprit, on s’est dit que ce serait cool de faire ce truc ensemble… Il faut savoir aussi que c’est avec lui qu’est né le concept du « Tout nu yo ! », en courant dénudés dans les couloirs d’un hôtel à Clermont… C’est bien, on trouve pas mal de plans et j’aimerais bien collaborer à une de ses tapes « Save yourself » genre « Special Gérard Baste ».

Ta discographie est impressionnante, qu’est-ce que tu nous réserves à l’avenir ?
Je viens déjà de le dévoiler un petit peu, mais c’est vrai que la priorité c’est l’album solo… Je lâche des petites surprises sur le net pendant que je le prépare. Ça me plait aussi beaucoup de faire des morceaux sur les albums des autres, je rencontre plein de groupes cools et si on peut poser quelque chose, allons-y ! Là, je sors un truc sur l’EP de Ghostship, de Coconut Sunshine, l’album de Da Krew, et j’espère réussir à participer au prochain Les Gourmets. Un deuxième disque de Qhuit est en préparation, bref il y a du pain sur la planche !

C’est pas trop dur de faire de l’auto dérision tout en restant sérieux sans passer pour un con ?
Attends c’est alambiqué comme énoncé ! L’idée à la base, c’est de faire du rap qui nous ressemble, donc évidemment ça passe par un peu d’autocritique dans des textes où finalement les gens se retrouvent… Le sérieux, il est plutôt dans la rigueur qu’on applique à la création des morceaux, dans le son ou l’écriture, sémantiquement et rythmiquement. T’as vu là je suis sérieux. Je dis parfois : « on est pertinent dans l’impertinence ». On prend plus le risque de passer pour un con quand on fait des chansons un peu « politiques » ou engagées ; tu peux facilement tomber dans la démagogie, du coup on y va avec des pincettes… Enfin, si les Santiags t’appellent ça des pincettes ! Après, l’autodérision, je la vois plus dans un disque comme « Dirty centre », où on calcule vraiment la place un peu ridicule qu’on a à faire du rap quand on est gros, vieux et Français !!!

C’est quoi le truc le plus fou qui te soit arrivé pendant un live ?
Tu sais, on a un public bien barré quand même,alors on a vu des gars faire n’importe quoi, genre sauter et s’ouvrir le crâne… Mais ça reste maîtrisé un live. Une fois, une vieille punk pas moche m’a jeté sa culotte panthère, je l’ai attrapée au vol et dans l’élan je l’ai portée à mon nez pour la sentir à pleins poumons… J’ai bien failli vomir. Au final, rien de vraiment dingue, mais une accumulation de détails folkloriques qui créent la Légende des Svinkels !

Et le public, c’est toujours des cons ?
Oui, comme je viens de te le dire, dans cette chanson tout est vrai !!! Et encore on voulait faire un hommage aux gens qui nous suivent alors on a été gentils ! Mais comme je l’ai écrit, on a le public qu’on mérite ; on récolte ce que l’on sème et j’espère que la mauvaise graine va pousser encore longtemps…

Cadeau Bonux:
Gérard Baste - Ça, je l'ai

Vous pourrez également retrouver l'interview sur le site du magazine Nouvelle Vague. Pour plus d'informations et des photos de Gérard en slip, ça se passe sur son blog. Gégé, si tu me lis, bon courage pour ton album solo!

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